L’avenir de la PAC en débat au Salon de l’Agriculture Nouvelle-Aquitaine
Deux évènements autour de la Politique Agricole Commune (PAC) se sont tenus les 15 et 16 mai derniers dans le cadre du Salon de l’Agriculture Nouvelle-Aquitaine: la 3ème conférence permanente de l’agriculture de la Région Nouvelle-Aquitaine ainsi que les Assises de l’origine, qui fêtaient leur 20ème édition. Des échanges particulièrement d’actualité à l’heure où commencent les négociations sur le budget de l’UE après 2020 et où la publication des propositions législatives concernant la future PAC sont attendues dans les jours à venir.
Lancées en 2016 par la Région, la conférence permanente de l’agriculture doit permettre d'engager un travail prospectif et décloisonné entre organismes professionnels agricoles, coopératives, lycées agricoles, enseignement supérieur et monde de la recherche, etc. Lors de cette édition 2018, une table ronde consacrée à "L’application de la PAC par les régions et perspectives sur la future PAC", a réuni autour d’Alain Rousset, Président du Conseil régional de la Nouvelle-Aquitaine, Simona Caselli, Ministre de l’Agriculture de l’Emilie-Romagne, Jean-Paul Denanot, Député européen, Dominique Graciet, Président de la Chambre d’Agriculture de la Région et Hervé Guyomard, Directeur scientifique de l’INRA. Le politologue Roland Cayrol a également présenté le baromètre régional sur l’agriculture. Lors des échanges, Alain Rousset a rappelé toute l’importance de la PAC pour la Nouvelle-Aquitaine, qui doit aider à passer "d’une agriculture de compensation à une agriculture d’innovation". Et d’interpeler les participants sur leur relation à l’Europe, souvent critiquée pour sa complexité: "Attention, ce n’est pas l’Europe qui met de la complexité, ce sont les Etats ou nous-mêmes". Enfin, il a rappelé son souhait que les aides de la PAC soient à l’avenir gérées au niveau régional.
Le lendemain, au travers de présentations, d’interventions d’experts et de deux tables-rondes réunissant de nombreux professionnels, les Assises de l’Origine se sont focalisées sur les ambitions de la PAC 2020 en termes de Signes d’Identification de la Qualité et de l’Origine (SIQO). Les participants se sont notamment inquiétés des propositions budgétaires publiées le 2 mai dernier par la Commission européenne, qui prévoient une baisse du budget de la PAC après 2020 et en particulier de son 2ème pilier, appelant de leur vœux au maintien des actuelles mesures "qualité" du développement rural. Ils ont également insisté sur l’importance des outils de régulation, à l’image de la filière viticole mais aussi de la filière Comté AOP en matière de gestion des volumes. Enfin, ils ont souligné les défis liés aux Indications géographiques que sont leur promotion et leur protection notamment dans le cadre des accords commerciaux que passe l’UE avec les pays tiers.
Le site de la Région Nouvelle-Aquitaine "Quelles perspectives pour la future PAC ?"