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Alain Rousset à Bruxelles: rencontres de haut niveau et vœux 2025

En 48h, le Président de la Région Nouvelle-Aquitaine a notamment échangé avec quatre commissaires européens. Il a également souhaité une belle année aux Néo-Aquitains de Bruxelles et aux représentants des institutions de l’UE. 

Le 28 janvier, Alain Rousset a pris la tête d’une délégation d’une vingtaine de présidents, ministres et élus régionaux représentant la coalition EUregions4cohesion, lors de deux rendez-vous avec le Commissaire européen au Budget, à la Lutte anti-fraude et à l’Administration publique, Piotr Serafin, et avec le Vice-président exécutif de la Commission européenne pour la Cohésion et les Réformes, Raffaele Fitto. L’avenir de la politique de cohésion, les fonds européens dédiés aux régions et aux territoires, était le sujet de ces réunions, auxquelles Isabelle Boudineau, Conseillère régionale déléguée à l’Europe et aux coopérations européennes a également participé. 

La coalition EUregions4cohesion rassemble au total 144 régions européennes de 17 États-membres et vise à défendre la politique de cohésion dans le prochain budget pluriannuel de l’UE, qui démarrera en 2028. Ces rendez-vous s’inscrivent dans une série d’initiatives, après l’envoi d’un courrier commun à la Présidente de la Commission en mai 2024 et l’organisation d’un grand débat au Parlement européen en octobre. 

Lors de ces rencontres, les commissaires ont insisté sur leur volonté de travailler avec les régions et de prendre en compte leurs propositions et idées pour l’après 2027. Le Commissaire Serafin a indiqué que le prochain budget de l’UE ne serait pas plus élevé que l’actuel et que de nouvelles priorités seraient financées (défense, compétitivité, etc.). Dans ce contexte, il souhaite que la politique de cohésion soit améliorée, notamment en termes de simplification et flexibilité. Le Vice-président Fitto a insisté à plusieurs reprises sur le rôle fondamental des régions et des autorités locales, qui doivent travailler sur les changements nécessaires à la politique de cohésion. Concernant la gouvernance des futurs fonds, Raffaele Fitto a déclaré que l'idée d'un plan par État membre était "un débat, pas une décision".

Alain Rousset a ensuite échangé avec Stéphane Séjourné, Vice-président exécutif de la Commission européenne, à la Prospérité et à la stratégie industrielle. Le lendemain, c’est avec le Représentant permanent de la France auprès de l’UE, Philippe Léglise-Costa, puis avec l’eurodéputé français Christophe Grudler, qu’il a débattu. Le président de la Région était alors accompagné d’une dizaine de dirigeants d’ETI, menée par Marc Prikazsky, président du Club des ETI de Nouvelle-Aquitaine. Ces réunions avaient pour objectif de discuter des simplifications envisagées par la Commission européenne pour les entreprises et de défendre la mise en place d’une catégorie pour les ETI au niveau européen.  La Commission devrait trancher la question du seuil le 26 février prochain. Alors que le Club des ETI, de même que les autorités françaises, militent pour une catégorie couvrant les entreprises jusqu’à 1 500 employés, M. Séjourné a indiqué que la Commission travaillait plutôt sur un seuil minimal de 250 employés et un seuil maximal compris entre 500, 700 ou 1 000 employés, l’arbitrage n’ayant pas encore eu lieu.

Lors des vœux qu’il a présentés dans les locaux de la Représentation de la Nouvelle-Aquitaine à Bruxelles, Alain Rousset a reconnu que la politique de cohésion était questionnée, et pas seulement elle, les financements de la politique européenne des transports également, à travers le Mécanisme d’interconnexion en Europe (MIE). Le président a rappelé que la politique de cohésion était le pendant du marché unique pour l’animation territoriale et sociale. Face à la critique de la lenteur de l’utilisation des fonds structurels, Alain Rousset a souligné que la tâche des Régions consistait à accompagner les acteurs du territoire, ce qui prend plus de temps et ne donne des résultats que plusieurs années plus tard. Pour lui, la politique de cohésion est un système partenarial qui marche.

Le président de la Région a également évoqué la compétitivité de l’Europe, se demandant comment elle serait abordée avec les territoires, en lien avec la notion de réindustrialisation. Il souhaite qu’une continuité se crée entre la compétitivité et le Green deal, pour l’attractivité et la transition industrielle. Finalement, Alain Rousset a mis l’accent sur le fait que les progrès de la construction européenne seraient défaits si les politiques européennes venaient à être renationalisées. 
 

© Commission européenne
Alain Rousset, Susana García Chueca, Apostolos Tzitzikostas, Imanol Pradales, Isabelle Boudineau © Commission européenne

A l’occasion de son échange avec Apostolos Tzitzikostas, Commissaire européen au Transport durable et au Tourisme, en présence d’Imanol Pradales, Président d’Euskadi, Alain Rousset a réitéré son engagement politique et financier en faveur du Corridor Atlantique – dont le Grand Projet du Sud-Ouest (GPSO) fait partie en France – et a sollicité l’appui continu de l’UE. Le Commissaire européen a réaffirmé le soutien de l’Europe à ce projet transeuropéen.

Ces échanges ont été complétés par deux rendez-vous portant sur des enjeux néo-aquitains. Le premier avec Olivier Guersent, directeur général de la Concurrence à la Commission européenne, pour échanger sur la stratégie industrielle européenne et le rôle de la politique des aides d’État dans ce contexte.

Le deuxième avec Sophie Alexandrova, directrice de cabinet adjointe d’Ekaterina Zaharieva, commissaire européenne aux Start-Up, à la Recherche et à l’Innovation, accompagnée de plusieurs représentants des services de la DG Recherche & Innovation. Les échanges ont porté sur les forces de la Région Nouvelle-Aquitaine en matière de recherche et de transfert technologique et leurs liens avec les priorités européennes actuelles ou à venir. Les priorités que s’est fixé la Commissaire pour son nouveau mandat (comme la consolidation de l’Espace européen de la Recherche, le soutien à l’innovation et aux start-ups, la représentativité des femmes dans ces milieux professionnels, ou encore le maintien voire le renforcement des programmes de financement) font écho aux politiques régionales et à certains projets néo-aquitains, par exemple sur l’optique, les matériaux avancés telles que les céramiques industrielles, les biotechnologies, l’adaptation au changement climatique, le soutien aux start-ups ou encore le quantique.