Une première intervention du nouveau Commissaire en charge de la Cohésion et des Réformes qui se veut rassurante

Le 12 décembre, le nouveau Commissaire européen, Raffaele Fitto, Vice-Président à la Cohésion et aux Réformes, a fait sa première intervention publique lors de la rencontre REGI-COTER, à laquelle a participé la Déléguée à l’Europe de la Région Nouvelle-Aquitaine, Isabelle Boudineau.

C’est au Comité européen des Régions (CdR), devant les membres de la commission en charge de la cohésion (COTER) et de leurs homologues du Parlement européen qui siègent dans la commission en charge du développement régional (REGI) que le nouveau Commissaire européen a fait sa première intervention publique.

Dans son discours, le Commissaire a rappelé qu’il avait été Président de la Région des Pouilles, et à ce titre, membre du CdR et même président de la COTER. Une période durant laquelle il avait été rapporteur sur la gouvernance et la simplification des fonds structurels européens. Il a tenu un discours se voulant rassurant face aux inquiétudes sur le risque de renationalisation de la future politique de cohésion (PC) qui ont mobilisé de nombreuses régions, la Nouvelle-Aquitaine en-tête.

Selon lui, son statut de Vice-Président exécutif est en soi une preuve de l’intérêt porté à la cohésion par la Présidente de la Commission européenne (CE), rappelant qu’elle avait assuré que les régions et les villes seraient au centre et en première ligne des missions de l’Union européenne (UE). Les grands principes d’approche territoriale, de gouvernance multiniveau, de partenariat et de solutions sur mesures seront maintenus.  

Toutefois, selon le Commissaire, la PC doit aussi surmonter de nouveaux défis: les régions prises dans le piège de développement, les zones rurales, les problèmes de démographie (fuite des cerveaux). Elle devra faire en sorte que les citoyens aient « la liberté de rester » chez eux, en favorisant la création d’emplois, en facilitant l’accès aux logements abordables, à la santé, aux transports ou encore aux services publics. Il considère également nécessaire de soutenir les régions frontalières notamment de l’Est de l’Europe.

Raffaele Fitto a également ajouté que la PC devait se renforcer et se moderniser, et davantage soutenir les priorités de l’UE: double transition (numérique et écologique), sécurité géopolitique, industries géostratégiques, compétitivité, l’élargissement. Il estime nécessaire d’apporter des outils de flexibilité pour réagir aux crises tout en maintenant la vision à long-terme.  La mise en œuvre devrait être simplifiée et plus performante en renforçant la capacité administrative des collectivités.  Enfin, pour le Commissaire, « l’Europe doit être encore plus visible dans les régions et les régions plus visibles dans l’Union européenne ».

Si son intervention a été favorablement accueillie, nombre d’élus locaux et députés européens maintiennent une certaine réserve. C’est le cas d’Isabelle Boudineau, déléguée à l’Europe de la Région Nouvelle-Aquitaine qui a déclaré : « Nous avons été plutôt rassurés par ses propos sur le rôle central des régions et des villes, mais une politique de cohésion avec les régions en son centre ne veut pas dire une politique de cohésion avec des régions qui se contentent de gérer ou d’exécuter des décisions prises ailleurs ». Elle a aussi rappelé que les collectivités sont des parties prenantes des priorités européennes, et que la compétitivité devait s’appuyer sur les acteurs des territoires qui connaissent le tissu des entreprises et les besoins spécifiques en termes d’emplois et de formations.

Par ailleurs, à l’occasion de la réunion COTER, Mme Boudineau a été choisie comme rapporteure d’un avis sur le futur de la politique de cohésion ((voir article Isabelle Boudineau est nommée rapporteure d’un avis sur le futur de la politique de cohésion | Europe (europe-en-nouvelle-aquitaine.eu)).

Rediffusion de la REGI-COTER  

Communiqué de presse du Comité des Régions 

Les derniers avis consolidés du Comité européen des Régions sur le futur budget européen, la future politique de cohésion et l’avenir de la coopération territoriale