Label bio: la Région Nouvelle-Aquitaine aux côtés des producteurs de sel artisanal
La Commission européenne travaille actuellement à la définition de règles de production détaillées sur le sel biologique. La Nouvelle-Aquitaine soutient la démarche des producteurs de sel marin récolté manuellement pour que le futur label bio ne soit pas ouvert à toutes les méthodes de production de sel existantes, notamment celles les moins respectueuses de l’environnement.
Un rapport européen publié l’été dernier inquiète vivement les sauniers de Nouvelle-Aquitaine. Ce rapport devrait servir de base à la rédaction d’une règlementation européenne sur le sel "bio". Et il propose de rendre éligibles au label de production biologique pratiquement toutes les méthodes de production de sel existantes: ainsi, le label pourrait bénéficier aussi bien au sel marin récolté manuellement et selon des techniques traditionnelles, qu’à des produits utilisant des méthodes moins durables ou épuisant la ressource.
Le Conseil régional a ainsi adopté en octobre dernier la motion: "Pour garantir la crédibilité du label bio et pour protéger les sauniers de l’Atlantique, la Région Nouvelle-Aquitaine s’oppose au projet de label bio sur le sel de la Commission européenne". Les élus régionaux soulignent que les produits naturels des sauniers de l’île de Ré, de la Seudre et de l’île d’Oléron ne sauraient être comparés
aux sels ultra transformés, enrichis en additifs chimiques et produits en masse via des processus d’extraction mécanisés et énergivores: "Dès lors, industriels du sel et petits artisans sauniers seraient mis en concurrence sur un même marché, avec un même label, dans un contexte de grande confusion pour les consommateurs européens". Au-delà des conséquences socio-économiques que pourrait avoir cette labellisation extensive sur les petits producteurs artisanaux, les élus déplorent la confusion que cela entrainerait chez les consommateurs.
Des actions conjointes avec la Région Pays de la Loire, également mobilisée, ont été initiées afin de peser dans le débat européen. A l’échelle de ces deux Régions, ce sont près de 600 paludiers et 2500 personnes qui participent à la vie littorale sur la façade atlantique en utilisant des pratiques naturelles et ancestrales. Les Présidents des Conseils régionaux de Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, et des Pays de la Loire, Christelle Morançais, ont ainsi interpelé le Commissaire européen à l’agriculture, Janusz Wojciechowski, rappelant le rôle essentiel que joue la production de sel récolté à la main dans les deux régions, que ce soit économique, social, ou lié à la protection des savoir-faire, de l’environnement et de la biodiversité, et s’opposant à l’ouverture de ce label à toutes les méthodes de production de sel existantes.
La motion de la Région Nouvelle-Aquitaine
La Fédération européenne des producteurs de sel marin récolté manuellement