Des néo-aquitains à Bruxelles en octobre pour parler d'hydrogène
Présentation du projet de bus à hydrogène de l’Agglomération de Pau à l’occasion de la Semaine européenne des villes et des régions
A l’occasion d’un événement dédié aux bus à hydrogène dans le cadre de la Semaine européenne des villes et des régions, le 8 octobre dernier, Mélanie Pédeutour a présenté le projet "FEBUS", consistant en la mise en place de bus à haut niveau de service à hydrogène à Pau et dont elle est la cheffe de projet.
Lors de cet événement, les villes de Pau, d’Akhersus (Norvège), de Cologne (Allemagne) et la province de Groningen-Drenthe (Pays-Bas) ont partagé leurs expériences et les enseignements qu’ils ont tirés de la mise en place, parfois complexe, de leurs projets de mobilité zéro-émission en zone urbaine.
Les retours d’expériences successifs ont démontré que la mise en œuvre de solutions de mobilité zéro émission à hydrogène doit prendre en compte la spécificité de chaque territoire. En effet, les autorités locales ont dû trouver des solutions adaptées aux contraintes et aux besoins rencontrés sur place. Jens Conrad, pour la ville de Cologne, a par exemple indiqué qu’un manque d’espace pour installer leurs stations de recharge les a conduit à réaménager le dépôt des bus afin de les installer à l’intérieur du bâtiment déjà existant. Les ressources, l’industrialisation et la géographie des territoires ainsi que les compétences disponibles localement ont aussi été des éléments déterminants pour faire le choix de l’hydrogène. Erwin Stoker, de Groningen-Drenthe, a ainsi expliqué que leur décision d’opter pour cette technologie dans le cadre du renouvellement de leur flotte de transports publics se justifiait en partie par la possibilité d’utiliser les surplus d’électricité renouvelable de deux pays frontaliers, l’Allemagne et le Danemark, afin de produire l’hydrogène nécessaire à leur projet.
Mélanie Pédeutour est ensuite revenue sur le processus ayant abouti à la commande par le Syndicat Mixte des Transports de l’Agglomération de Pau de huit bus de 18 mètres de long fonctionnant grâce à de l’hydrogène vert. Quatre ans de développement ont été nécessaires pour parvenir à ce résultat, de l’idée jusqu’à la réalisation. La recherche d’une solution combinant le mieux flexibilité, autonomie d’exploitation avec confort pour les usagers et amélioration de l’impact environnemental, a guidé le choix de l’hydrogène. La question des coûts a été l’une des difficultés rencontrées pour la mise en place de ce projet comptant parmi les pionniers de la mobilité hydrogène en France pour les transports publics. En effet, la mise en œuvre d’une solution zéro émission à hydrogène nécessite encore des investissements supplémentaires pour assurer l’approvisionnement en hydrogène (investissement dans une station de distribution associée ou non à une unité de production d’hydrogène). Les véhicules en eux-mêmes sont également plus coûteux que les bus classiques, notamment car ils sont encore construits en petites quantités. Des financements de la part de la Région Nouvelle-Aquitaine et de l’ADEME, mais aussi des fonds européens (FEDER et Horizon 2020 via la FCHJU) ont permis de surmonter cette difficulté.
Finalement, les participants ont insisté sur la nécessité de coopérer avec d’autres porteurs de projets de bus à hydrogène et de multiplier les prises de contact afin d’apprendre de leurs expériences et d’augmenter les chances de réussites de leurs projet.
Nouvelle rencontre des régions membres du partenariat "Hydrogen Valleys" à Bruxelles
Les travaux du partenariat de smart spécialisation (partenariat S3) Hydrogen Valleys progressent depuis sa création en mai dernier. Le 15 octobre, les régions participantes se sont retrouvées à Bruxelles pour la seconde réunion plénière de ce partenariat focalisé sur le développement d’une chaîne de valeur de l’hydrogène en Europe.
Carine Lasbrugnas, Cheffe de service "Solutions énergétiques innovantes" au sein de la Direction de l’Energie et du Climat, et Gérard Majewski, de l’Unité opérationnelle Filières Vertes, ont représenté la Région Nouvelle-Aquitaine lors de cet événement. La réunion a permis de définir cinq groupes de travail thématiques: production d’hydrogène; transport d’hydrogène, stockage et conversion; hydrogène pour la mobilité; hydrogène pour usage industriel et chauffage; vallées et îles hydrogènes.
La mobilité a attiré le plus grand nombre de régions, notamment pour les sous-thématiques consacrées aux bus, trains, autocars et camions ainsi que la navigation. Le groupe de travail dédié à la production d’hydrogène à partir de sources d’énergies renouvelables a été le deuxième en termes d’inscrits.
Les régions participantes devront désormais réfléchir à des projets d’intérêt commun sur lesquels elles souhaiteraient travailler dans le cadre du partenariat et en collaboration avec d’autres régions européennes. Elles partageront leurs idées lors de la prochaine réunion plénière du partenariat qui aura lieu en février 2020 à Paris.