Une dernière plénière du Comité des Régions qui regarde vers l’avenir du budget européen et de la cohésion

Du 20 au 21 novembre 2024 s’est déroulée à Bruxelles la dernière plénière du mandat 2020-2025 du Comité européen des Régions durant laquelle Isabelle Boudineau, déléguée à l’Europe de Nouvelle-Aquitaine, s’est exprimée à plusieurs reprises dans le cadre d’avis sur le futur budget européen et sur la politique de cohésion. 

La 163ème plénière s’est ouverte par un hommage aux victimes des inondations à Valence. Il a été suivi d’une table ronde pour fêter les 30 ans du Comité européen des Régions (CdR), d’un débat qui a réuni d’anciens Présidents du Comité, puis par l’adoption d’une résolution.

Le discours d’ouverture a été prononcé par la Présidente du Parlement européen (PE) Roberta Metsola. Elle a souligné l’importance du rôle démocratique du CdR à travers ses 329 élus locaux et régionaux et rappelé le protocole d'accord signé en février 2024 qui réunit les deux assemblées politiques avec pour objectif de mieux communiquer auprès des citoyens. La Présidente Von der Leyen, dans un message vidéo, a indiqué qu’elle souhaitait accompagner les régions et les villes à devenir "prospères, durables et inclusives, afin que chacun ait le droit de rester là où il se sent chez lui". Elle a également affirmé que la future politique de cohésion se ferait en partenariat avec les autorités nationales, régionales et locales, tout en reconnaissant l’indispensable "savoir-faire" des autorités régionales. 

Durant la plénière, de nombreux avis sur le futur de l’Union européenne ont été adoptés. Tout d’abord, un avis intitulé "Budget de l’UE et politiques territorialisées : propositions de nouveaux mécanismes de conception et de mise en œuvre dans le CFP après 2027", porté par la Présidente de l’Assemblée de Corse Marie-Antoinette Maupertuis, est adopté à l’unanimité. Cet avis invite à une approche plus territorialisée du futur Cadre financier pluriannuel (CFP) et à des mesures de simplification. Il a reçu le soutien d’Isabelle Boudineau, qui a rajouté devant l’assemblée que "le totem de la compétitivité ne pouvait être un prétexte à renationaliser les politiques européennes tant la compétitivité vue par les gouvernements nationaux n’avait pas le même sens ni la même qualité que celle portée par les régions qui ont l’expertise nécessaire pour soutenir des entreprises ancrées dans leur territoire et permettent la création d’emplois hors des seules grandes villes". 

Par la suite a été adopté un avis sur "Une politique de cohésion renouvelée après 2027 qui ne laisse personne de côté, réponses du CdR au neuvième rapport sur la cohésion et au rapport du groupe de spécialistes de haut niveau sur l’avenir de la politique de cohésion". Celui-ci était porté par le Président du CdR, Vasco ALVES CORDEIRO (PT/PES) et le Président de la commission COTER, Emil BOC (RO/EPP). Son adoption a été précédée d’un débat durant lequel Jorge Antonio Azcón Navarro (ES/EPP), le Président de la Région d’Aragon, une Région partenaire et frontalière de la Nouvelle-Aquitaine, a présenté à la place du Président Alain Rousset l’initiative EUregions4cohesion (voir article Alain Rousset s’exprime au Parlement européen au nom de 134 régions européennes sur l’avenir de la politique de cohésion | Europe (europe-en-nouvelle-aquitaine.eu)). Il a ainsi mis en avant la position des désormais 138 régions européennes: défendre la politique de cohésion pour tous les territoires, contre un risque de recentralisation, améliorer le dialogue entre les collectivités et la Commission européenne, et encourager la simplification. Des propos partagés par les autres intervenants tels que le député européen de la REGI, Marcos Ros Sempere (ES/S&D), et la gouverneure de la Basse-Autriche, Johanna Mikl-Leitner (AT/EPP) laquelle représentait une autre initiative appelée "Power Regions of Europe" qui réunit les "régions fortes et innovantes", également soutenue par la Nouvelle-Aquitaine.  

Isabelle Boudineau est intervenue dans le débat en tant que coordinatrice pour le groupe socialiste, et a affirmé que "la force et l’intelligence de cette politique [de cohésion], c'est son ancrage local. C'est la mobilisation considérable d’acteurs locaux aidés par les régions qui, en négociant avec l'Etat et la Commission européenne, identifient les meilleures solutions pour mettre en œuvre, dans un contexte géographique singulier, les priorités qu’elle partagent avec l'Union européenne.". 

D’autres avis liés à la cohésion ont été adoptés tels que le futur de la coopération territoriale, les obstacles transfrontaliers sur le fonctionnement les services d’urgence, la question de la démographie, ainsi qu’une résolution d’urgence sur "Restore" qui permet un nouvel objectif spécifique (au titre du FEDER et du FEADER) pour fournir une aide immédiate afin de répondre aux catastrophes naturelles. Des avis ont également été adoptés sur le rôle des collectivités dans le partenariat avec l’Afrique, ou encore l’importance et les limites de la prise en compte de l’intelligence artificielle dans les services publics. 

La prochaine plénière aura lieu du 19 au 21 février et sera constitutive du nouveau mandat des membres de 2025 à 2030. 

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