Nouvelle stratégie climatique à l’horizon 2050
Plusieurs avancées sont à noter en matière de lutte contre le changement climatique cet automne.
D’une part, le Parlement européen a donné son accord à la mi-novembre sur les grands objectifs du paquet énergie de la Commission pour l'UE à l'horizon 2030: un objectif contraignant d'un minimum de 32 % d'énergies renouvelables et un objectif d'au moins 32,5 % de gains d'efficacité énergétique. Ce cadre porterait les réductions d'émissions de gaz à effet de serre quant à elles à un niveau plus haut que celui escompté au départ: de l'ordre de 45 % d'ici 2030 par rapport à 1990, au lieu de 40 %.
D’autre part, en réponse aux derniers rapports, alarmistes, du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat GIEC), la Commission européenne a décidé de publier une nouvelle vision stratégique de sa politique climatique à l’horizon 2050.
La Commission n’établit donc pas de nouveaux objectifs à l’horizon 2030, mais envisage des évolutions possibles en se fondant sur huit scénarii différents, portant aussi bien sur l’énergie que sur les ressources et l’économie circulaire.
Elle propose qu’à terme l'UE réduise ses émissions de gaz à effet de serre de 80 % d'ici à 2050 par rapport aux niveaux de 1990; elle procéderait par étapes pour y parvenir: 40 % de réduction d'ici à 2030 et 60 % d'ici à 2040.
Cette stratégie vise précisément tous les secteurs économiques qui doivent faire des efforts:
- L’électricité: tous les scénarios indiquent que l’électricité devrait être entièrement décarbonée dès 2050;
- L’industrie: elle devrait opérer une réduction des émissions dues au chauffage par des mesures d’efficacité énergétique;
- Les transports: les véhicules alternatifs et la mobilité partagée devront être largement améliorés;
- L’agriculture: premier secteur émetteur de gaz à effet de serre autre que le CO2, il doit améliorer sa gestion des engrais, des effluents d’élevage et de la biomasse;
- La construction: le déploiement de systèmes intelligents sera la clef de son évolution, tout comme l’arrivée de nouvelles technologues au biogaz à l’hydrogène pour l’amélioration du bâti existant.
Cette volonté commune a été confirmée à la COP 24 de Katowice (Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques) par la Commission européenne et onze pays de l’UE. C’est dire que le consensus entre les pays membres de l’UE n’est pas encore atteint, entre par exemple d’un côté les Pays-Bas qui veulent un effort de 55% d’ici 2040, et de l’autre la Pologne qui souhaite renégocier le partage collectif de cet effort.
Rapport spécial du GIEC du 8 octobre 2018
Communiqué de presse du 13 novembre sur le vote le du Parlement