Jean-Paul Denanot demande une stratégie pour les plantes protéagineuses
C’est une demande exprimée régulièrement par le Parlement européen depuis plusieurs années: l’Union européenne doit mettre en place un plan protéines.
S’appuyant sur un contexte qu’il juge favorable suite à la "Déclaration soja" signée par 14 Etats membres en juin dernier, et aux propos tenus par Phil Hogan en faveur d’une stratégie protéines, le Député européen Jean-Paul Denanot (France, S&D) est revenu à la charge sur cette question.
Pour Jean-Paul Denanot, une stratégie européenne est nécessaire afin d’assurer la sécurité alimentaire de l’UE (risque de ne plus être ou mal approvisionnés en soja) mais également pour répondre à des enjeux d’ordre environnemental et climatique. Il a ainsi pu présenter, en commission de l’agriculture du Parlement européen, son rapport d’initiative: "une stratégie européenne pour la promotion des cultures protéagineuses – Encourager la production de protéagineuses et de légumineuses dans le secteur agricole européen". Pour le député, il faut "repenser en profondeur un système agricole alimentaire durable dans lequel la protéine doit trouver toute sa place, afin de nous donner le plus possible de marge de manœuvre et d’action pour réduire notre dépendance en protéines végétales".
Jean-Paul Denanot souligne dans son rapport le besoin de s’intéresser à toutes les sources de protéines: les légumineuses à graines comme les oléagineux (colza, le tournesol, le soja) et les protéagineux (pois, pois chiche, haricot, lupin, féverole), ou encore les légumineuses fourragères (luzerne, trèfle par exemple). La prise en compte de ces différentes sources de protéines permettant ainsi, selon lui, "d’engager toutes les régions d’Europe dans un processus collectif de développement durable et de réduction de notre dépendance protéique". Quatre politiques communautaires devraient ainsi être mobilisées: la PAC bien sûr, mais aussi les politiques de recherche, de voisinage et commerciale. Dans le cadre de la PAC après 2020, il suggère quelques adaptations de certains outils existants concernant le verdissement (obligation de rotation des cultures d’une durée minimum de 3 ans), les paiements couplés, une aide du premier pilier aux services éco-systémiques pour les cultures de légumineuses, ou encore un soutien spécifique à la prise de risques afin de lancer des filières protéiques sur les territoires.