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Isabelle Boudineau se mobilise à Bruxelles pour défendre la méthode de la politique de cohésion

Le 3 juillet, Isabelle Boudineau, conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine, et les membres de la commission en charge de la cohésion, du transport et du budget (COTER) du Comité européen des Régions, se sont réunis pour débattre, avec la Commission européenne, des nouveaux défis pour les territoires, du futur de la politique de cohésion et de mobilité.

Le Comité européen des Régions (CdR) continue de défendre le futur de la politique de cohésion (PC), mais aussi la cohésion européenne dans tous ses aspects à travers le travail préparatoire de la COTER. 

Ainsi, le président de la COTER, l’ancien premier ministre de Roumanie, Emil Boc, et le Président du CdR, Vasco Alves Cordeiro, portent ensemble un avis en cours de rédaction sur "Une politique de cohésion renouvelée après 2027, qui ne laisse personne de côté". Cet avis se veut une réponse au 9ème rapport sur la cohésion, au rapport du Groupe de haut niveau (GHNC) et aux conclusions du Conseil sur l'avenir de la PC de juin 2024. Ce 3 juillet étaient discutés les premiers postulats du projet d’avis qui sera présenté en septembre. Premièrement, la PC a toujours un rôle essentiel à jouer pour soutenir un développement équilibré et inclusif. Deuxièmement, des disparités demeurent entre régions prises dans le piège de développement et parfois au niveau infrarégional où l’activité économique s’est concentrée dans les grandes villes au détriment du reste des territoires. En réponse, le rapport propose une PC plus flexible, mieux adaptée aux nouveaux défis (climat, énergie, démographie, géopolitique et crises), plus visible et simplifiée. 

Durant cet échange, le Professeur Andres Rodriguez-Pose, président du GHNC, invite à revenir aux origines de la PC, rappelant qu’elle a été créée comme un outil de solidarité, de convergence mais aussi d’aide à la compétitivité. Le directeur adjoint à la DG REGIO, Nicolas de Michelis, a rajouté que le lien entre la cohésion et les réformes était désormais indissociable mais que la question demeurait sur sa gouvernance, et sa potentielle recentralisation. 

En réponse, Isabelle Boudineau, coordinatrice à la COTER pour le groupe socialiste européen (PES), a alerté sur le risque de conditionner davantage la mise en œuvre de la PC, opérée par les territoires, à des réformes aux mains de l’Etat. Elle a également défendu le modèle de la PC par sa méthode de projet et de développement territorial autour d’une stratégie. Des propos partagés par le Professeur Rodriguez-Pose, qui défend l’approche territoriale afin "ne pas partir de zéro" mais de s’appuyer sur l’existant. D’ailleurs, Mme Boudineau a insisté sur le besoin d’analyser la PC à travers d’autres disciplines que l’économie, en s’appuyant par exemple sur des géographes. Pour appuyer ses propos, elle a fait référence à la présentation, à laquelle elle a été invitée fin juin, d’une étude d’un groupe de chercheurs économistes dont les conclusions négatives sur la PC ne prenaient pas suffisamment en compte l’ensemble des paramètres.  

Durant la COTER a été également débattu un projet d’avis porté par le Président de la Région des Abruzzes en Italie pour "Une transition juste pour toutes les régions de l'Union européenne". Isabelle Boudineau s’est exprimée en soutien à la demande de fonds supplémentaires pour accompagner les transitions. Elle a toutefois alerté sur la nécessité de rester logique avec les demandes répétées de simplification de la PC. Ainsi, elle a déposé des amendements, qui ont été adoptés, demandant d’éviter la création d’un nouveau fonds, pour privilégier l’intégration de cet objectif au sein du Fonds européen de développement régional (FEDER) et du Fonds social européen (FSE). Une position soutenue par Nicolas De Michelis qui reconnait aussi le besoin de répondre au choc asymétrique des transitions. 

Sur le transport, un projet d’avis, en réponse à la proposition de novembre 2023 de la Commission européenne (CE), a été discuté sur la "Création d'un espace européen commun des données relatives à la mobilité (EMDS)". Porté par le maire adjoint de la ville de Prague, l’écologiste Zdeněk Hrib, ce projet d’avis soutient la proposition de la CE et appelle à l’harmonisation des données afin de renforcer la sécurité, la transition écologique et énergétique dans le secteur des transports. Il souligne le rôle que les régions et les villes devraient jouer à cet égard, en tant qu’opérateurs de transport. Dans son intervention, Isabelle Boudineau a reconnu le potentiel extraordinaire d’un EMDS mais a alerté sur la gratuité de l’accès par le secteur privé à ces données alors que la monétisation de celles-ci pourrait générer des sources de financement pour le transport européen. 

Enfin, d’autres échanges de vues ont eu lieu, l’un sur le "Budget de l’UE et politiques territorialisées : propositions de nouveaux mécanismes de conception et de mise en œuvre dans le CFP après 2027", porté par la Présidente de l’Assemblée de Corse, Mme Maupertuis, un autre sur "Lever les obstacles à la coopération des services d’urgence dans les régions frontalières de l’UE " porté par un élu tchèque, Pavel Branda, et pour finir une discussion sur "Comment exploiter pleinement le potentiel de la politique de cohésion pour faire face au changement démographique " portée par l’Asturienne Raquel Garcia Gonzalez. Ces points seront de nouveau discutés à la prochaine COTER qui aura lieu le 17 septembre. 

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