Corridor Atlantique : échange entre le Président Rousset, le Lehendakari Urkullu, la Commissaire Valean et le Coordonnateur Secchi
Le 19 juillet, Alain Rousset, Président de la Région Nouvelle-Aquitaine et Inigo Urkullu, Lehendakari de la Communauté autonome basque (Espagne) se sont entretenus par visioconférence avec Adina Valean, Commissaire européenne au Transport, et Carlo Secchi, Coordonnateur européen pour le Corridor Atlantique, sur l’avancée de ce dernier.
A l’occasion de cette réunion, le Lehendakari a insisté à plusieurs reprises sur son inquiétude concernant les retards de construction de la ligne à grande vitesse entre l’Espagne et la France, avec le risque avéré qu’elle ne soit pas terminée pour 2030 comme le prévoyaient pourtant les textes européens. Il a souligné l’importance de cette connexion pour la participation de tous au marché unique européen, la libre circulation et la décarbonation. Il a regretté que les consensus approuvés à Bruxelles soient trop souvent ignorés dans la pratique et a appelé la Commission à prendre des mesures vis-à-vis des Etats membres qui ne respectent pas ces accords et les obligations qui en découlent.
Alain Rousset a indiqué qu’il partageait les préoccupations d’Inigo Urkullu, notamment en lien avec le report modal de la route vers le rail pour le fret, qui est impossible dans l’état actuel de la ligne au Sud de Bordeaux et qui explique en partie que 10 000 camions franchissent chaque jour la frontière franco-espagnole. Selon lui, la façade atlantique a besoin d’un dispositif de mobilité important qui permette de répondre à l’appétence des citoyens pour des transports décarbonés – démontrée par le succès populaire de la LGV Tours-Bordeaux – et à la demande des entreprises. Le Président de Nouvelle-Aquitaine a ensuite mentionné son combat actuel pour que les branches Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax du Grand Projet du Sud-Ouest (GPSO) soient réalisées simultanément et rappelé que la création de la Société GPSO (SGPSO) permettait de rassembler les ressources nécessaires au projet dans le cadre d’une gouvernance commune. Sur la partie Dax-frontière, Alain Rousset a appuyé la nécessité d’avancer rapidement en matière d’autorisations administratives pour permettre les acquisitions foncières, dans une zone où la spéculation, mais également la géographie et la géologie sont beaucoup plus compliquées.
Dans ses prises de parole, Adina Valean a rappelé les efforts de la Commission pour que la France et l’Espagne soutiennent le Corridor Atlantique, qui améliorera la connectivité entre les deux pays et qui constitue un projet d’intérêt européen en soi. Plusieurs financements européens ont d’ailleurs été accordés récemment, côtés français et espagnol, pour soutenir sa réalisation (voir article). En 2030, l’Espagne sera connectée à la France par la grande vitesse mais côté français, il reste des obstacles. La Commission demande à la France d’achever Bordeaux-Dax pour 2032 au plus tard, puisqu’elle ne sera pas en mesure de respecter l’échéance de 2030. La priorité de l’UE est la branche transfrontalière. La Commissaire s’est par ailleurs félicitée de la mise en place de la SGPSO, qui représente un pas en avant positif. Au sujet de la ligne déjà existante entre Bordeaux et la frontière, la Commission souhaite que dans l’attente de la LGV et dans la perspective de son utilisation future pour le fret, elle soit remise à niveau.
Le Coordonnateur européen du Corridor Atlantique, Carlo Secchi, a, quant à lui, accentué le besoin d’accélérer la planification de Dax-frontière, avec les autorisations administratives.