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La Commission présente son plan d’action pour remédier aux pénuries de main-d’œuvre et de compétences dans l’UE

Dans la suite logique des réflexions entamées par Ursula Von der Leyen et la présidence belge du Conseil de l’UE, un plan d’action à destination des Etats membres et partenaires sociaux a été dévoilé, le 20 mars, pour proposer des solutions au phénomène grandissant des pénuries de main-d’œuvre dans différents secteurs clés à l’échelle de l’UE. 

Au cours des cinq dernières années, la Commission européenne a mis en place un large éventail de politiques et d'instruments pour lutter contre les pénuries de main-d'œuvre et de compétences, la plupart d'entre eux dans le cadre du plan d'action du socle européen des droits sociaux et du semestre européen. Ces différents éléments ont tour à tour concerné l’amélioration des formations et des conditions de travail, la reconnaissance des qualifications, ou encore l’attractivité des professions et secteurs associés.

Si ces efforts portent déjà leurs fruits comme l’illustre le pacte pour les compétences, ses 20 partenariats à grande échelle développés sur des secteurs industriels clés et les quelques 48 000 programmes de formation mis à jour ou développés jusqu’à présent, les causes les plus profondes des pénuries restent à être davantage traitées.

Pour satisfaire les objectifs sociaux de l'UE à l’horizon 2030 (au moins 60% de tous les adultes devraient participer à une formation chaque année et au moins 78% de la population âgée de 20 à 64 ans devrait avoir un emploi), la Commission identifie ainsi cinq grands domaines clés prioritaires, qu’elle détaille dans un nouveau plan d’action. Celui-ci est directement issu du sommet de Val Duchesse de janvier dernier (voir article Une présidence belge de l’Union européenne sous tension | Europe (europe-en-nouvelle-aquitaine.eu)), où le travail de concertation sur le dialogue social avait abouti à l’engagement de co-construire, entre la Commission et les partenaires sociaux, un plan européen de réponse aux pénuries. 

Il suit ainsi un format de partenariat tripartite où sont détaillées un certain nombre d'actions que la Commission prendra, d’autres que les États membres sont invités à mettre en œuvre et enfin des engagements supplémentaires que les partenaires sociaux ont l'intention d'entreprendre dans le cadre du suivi du sommet.

La première aire d’action, l’inversement de la tendance à la sous-représentation de certaines catégories sociales sur le marché du travail, se manifestera notamment par le financement de nouveaux projets FSE+ ciblés sur l’objectif de zéro chômage de longue durée ou sur la catégorie des jeunes NEET, ceux qui ne sont ni en études, ni en emploi, ni en formation. La Commission mènera également des études analytiques sur certaines causes de non-retour à l’emploi, exacerbées par des politiques nationales perfectibles. Les partenaires sociaux miseront sur le développement supplémentaire des conventions collectives de négociations pour favoriser l’emploi des personnes âgées et des outils pour combattre les disparités hommes femmes dans les secteurs les plus touchés.

En ce qui concerne la deuxième priorité, le soutien au développement des compétences, de la formation et de l'enseignement, il est annoncé l’objectif de création à court terme de nouveaux partenariats de compétences régionaux ou à grande échelle qui impacteront positivement les territoires et leurs acteurs. Il est également prévu une nouvelle déclaration sur l'enseignement et la formation professionnelle à l’horizon 2025, en collaboration avec les États membres et les partenaires sociaux. Les Etats membres sont par ailleurs encouragés à pleinement soutenir le déploiement futur des académies Net-Zero dans le cadre du règlement européen "zéro émission nette", avec la finalité de permettre aux entités dans les domaines de l’éducation et de la formation d’utiliser les contenus créés par ces académies. La Commission justifie cet appel par le fait que, d'ici à 2030, 3,5 millions de nouveaux emplois devraient être créés dans les secteurs des énergies renouvelables dans l’UE.

En outre, pour les trois derniers domaines que sont l’amélioration des conditions de travail, l’emploi des talents des pays tiers et la mobilité intra-européenne pour les travailleurs et les apprenants, le plan d’action entend mobiliser davantage les partenaires sociaux et les Etats membres pour qu’ils mobilisent de nouveaux leviers. Une mesure phare sera par exemple de promouvoir davantage la mobilité des apprentis par le biais de l'Alliance européenne pour l'apprentissage et des projets d'expérimentation transnationaux dédiés à ce sujet dans le cadre d'Erasmus+. En parallèle, la Commission étudiera la possibilité d'une réforme plus large du système européen de reconnaissance des qualifications et de validation des compétences. 

La mise en œuvre de ce plan d'action sera suivie dans le cadre du semestre européen et en collaboration avec le comité de l'emploi et le comité de la protection sociale, organes consultatifs auprès du Conseil "Emploi et affaires sociales" du Conseil de l’UE.

Communiqué de presse et Plan d’action sur les pénuries de main-d’œuvre et de compétences dans l’UE